Être copropriétaire d'un bien immobilier est synonyme de charges à payer qui, bien que calculées au prorata de la surface occupée par le propriétaire et en fonction de l'usage, représentent une part importante dans un budget.
Or, les charges de copropriété ne cessent d'augmenter, avec une hausse de 6,12 % en 2012, selon une étude de l'Association des responsables de copropriété (ARC), et 15 % sur trois ans, alors que dans le même temps, l'inflation ne s'élève quant à elle qu'à 7 %.
Dans le détail, les charges de copropriété correspondent en moyenne à 44,4/m2 par an, incluant le chauffage (14,6 €/m2), les dépenses de personnel (8,4€/m2), ou encore les frais d'entretien (7,1 €/m2), auxquels s'ajoutent également les frais d'assurance ainsi que les frais de gestion des syndics.
Et, parmi ces charges de copropriété, ce sont celles affectées au chauffage qui ont connu la hausse la plus importante, toujours selon l'étude de l'ARC. Pour la FNAIM Ile-de-France, et les chiffres de son récent Observatoire des charges, la moyenne est à 32,90 €/m2, les frais de gardiennage prenant la tête, suivis du poste chauffage.
D'où l'importance d'être particulièrement vigilant, afin de limiter au maximum ces charges, et ainsi réduire ses charges de copropriété. Car, si certaines ne peuvent être diminuées, à l'image par exemple des frais d'usage de l'ascenseur, plus élevés pour les étages supérieurs, ou les frais de gardiennage correspondant au salaire du gardien ou de la gardienne, d'autres en revanche peuvent être modulées. C'est le cas notamment du chauffage, que quelques précautions simples à mettre en œuvre peuvent permettre de faire baisser.
En effet, comme le souligne l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), un seul degré de chauffage supplémentaire entraîne une hausse de la consommation d'énergie de 7 %. Même constat pour l'eau chaude, qu'il convient de surveiller étroitement pour ne pas avoir de mauvaise surprise.
Aussi, afin d'agir et de limiter ses charges, il est fortement conseillé de vérifier certains points du logement ou de l'immeuble, comme par exemple l'isolation, l'état de la chaudière, des radiateurs, mais aussi les éventuelles infiltrations ou fuites.
Pour cela, il peut être intéressant de faire appel aux services d'un diagnostiqueur certifié, qui pourra réaliser un Diagnostic de performance énergétique (DPE), destiné à repérer les points sensibles à contrôler pour améliorer le confort thermique de l'appartement et/ou des parties communes, avant de procéder aux travaux nécessaires le cas échéant.
Outre cette mesure, les copropriétaires ont la possibilité de faire installer des compteurs individuels d'eau froide, qui leur permettront de payer leur consommation réelle d'eau froide, et non une estimation.
Par ailleurs, prendre le temps nécessaire pour regarder et analyser les contrats d'entretien et de maintenance (espaces verts, ascenseur, ménage, poubelles, assurance multirisques...), peut aussi s'avérer utile pour alléger les charges de copropriété. Renégocier ces différents contrats en conseil syndical peut en effet avoir un impact direct sur le coût à supporter pour les copropriétaires. D'où l'intérêt d'y accorder une importance particulière, en se réunissant pour discuter et échanger avec les autres copropriétaires concernés.
Enfin, la loi Alur (accès au logement et à l'urbanisme rénové), qui devrait prochainement entrer en vigueur, prévoit des dispositions pour les copropriétaires, dans le but notamment d'offrir la plus grande transparence aux acquéreurs, mais aussi de faciliter la gestion grâce à la mise en place d'un compte séparé et la création d'un fonds de prévoyance destiné aux gros travaux dans les copropriétés de plus de dix lots. Ainsi, les copropriétaires ont la possibilité d'agir, de façon individuelle et collective, pour revoir leurs charges à la baisse, à condition bien sûr de s'en donner les moyens et de rester vigilant.