Le Cerema vient de lancer une démarche innovante visant à renforcer la qualité de l’air intérieur (QAI) dans les établissements scolaires. L’approche dépasse le cadre d’audits ponctuels. Elle croise en effet l’analyse du bâti, l’utilisation réelle des locaux et la métrologie continue pour identifier les causes de pollution invisibles.
L’expérimentation porte sur six écoles du Pays des Vosges Saônoises. Chaque site fait ainsi l’objet d’une inspection visuelle, d’une instrumentation sur plusieurs semaines (CO₂, température, humidité, radon) et d’un recueil des usages (aération, occupation, entretien). Ces données croisées permettent alors de détecter les dysfonctionnements. Il peut s’agir d’une ventilation insuffisante, d’une entrée d’air obstruée ou de matériaux émissifs. Il devient alors possible de proposer des pistes d’amélioration adaptées à chaque contexte.
L’étude a déjà permis de dégager des actions concrètes : ajuster les systèmes de ventilation, et adapter les protocoles de nettoyage. Ou encore optimiser les pratiques d’aération manuelle et sensibiliser les utilisateurs (enseignants, personnels, élèves) aux enjeux de la QAI. L’idée n’est pas d’imposer une solution unique. Mais bien de hiérarchiser les mesures selon leur efficacité et leur coût.
Ce projet pilote s’inscrit dans une logique de diffusion. Les méthodes testées seront donc documentées pour inspirer d’autres collectivités. Le Cerema espère ainsi voir cette démarche se généraliser à l’ensemble du parc scolaire, afin que la ventilation et la qualité de l’air deviennent des critères standards de la gestion du patrimoine éducatif.